Hendrik Schlieper - Universität Paderborn

Le principe ou la beauté du vertige

Dès ses débuts, la physique quantique a exercé une grande attraction sur la littérature. Afin de raconter un monde auquel les guerres mondiales et la perte des repères fondamentaux ont donné le vertige – bref : un monde « inracontable » –, les auteurs tels que les membres du Cercle de Vienne, Ernst Jünger, Gottfried Benn ou Julio Cortázar s’approprient les principes relatifs aux « quanta ». Ma communication vise à placer le dernier roman de Jérôme Ferrari, Le Principe, paru en mars de cette année, dans cette tradition. À ce propos, elle focalisera le « vertige » en tant que principe poétique.
Le monde rendu dans Le Principe – dès l’adolescence du protagoniste Werner Heisenberg dans la Bavière du début du XXe siècle jusqu’à l’époque contemporaine que nous partageons avec le narrateur – est un monde mis « hors de ses gonds ». Ma communication mettra en relief que, par conséquent, le discours narratif de ce roman est un « discours-vertige » qui traduit le principe d’incertitude de Heisenberg en narration et qui entame un dialogue intertextuel (et explicite et implicite) avec les auteurs mentionnés. En même temps, l’accent est mis sur la beauté de ce vertige, beauté à laquelle personne n’arrive à se soustraire, ni les personnages du roman ni les lecteurs : cette beauté – proprement littéraire – comment fait-elle contrepoids aux expériences de la perte, de la chuté et de la rupture qui se trouvent au centre de l’œuvre de Ferrari?

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